La parole est aux speakers : Elie Sloïm et Martin Supiot

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Jusqu’au Forum PHP 2021, retrouvez nos interviews de speakers pour mieux comprendre leur parcours et le sujet qu’ils ou elles aborderont lors de leur conférence !

La conférence

Qualité front, pourquoi c'est aussi le travail du dev back !

Devops, la démarche vous parle, c’est à la mode. Mais savez-vous communiquer entre devs front et devs back ? Comprenez-vous les enjeux du travail de vos collègues ? Quand vous créez une url, pensez-vous aux impacts SEO ? Quand vous nommez un fichier PDF, savez-vous que cela aura un impact sur l’expérience utilisateur ?

Le dev back n’est pas cantonné à traiter des sujets techniques, il a son mot à dire sur le résultat final et pour cela il doit connaître les impacts de son travail et savoir communiquer avec les devs front, le Product-Owner ou le client.

En pratique, les développeurs et équipes front, les product owners et équipes SEO sont de plus en souvent amenés à travailler avec des checklists de bonnes pratiques et notamment celle proposée par Opquast, disponible sous licence creative Commons BY-SA. Cette checklist très orientée vers les utilisateurs et donc plutôt vers les équipes front peut à tort être réservée à ces équipes

Pourtant, de nombreuses règles orientées front ou expérience utilisateur devraient directement être gérées par des développeurs back. À travers des exemples issus de thématiques évidemment orientées back comme la sécurité ou les performances, nous montrerons que non seulement les bonnes pratiques front sont directement utiles aux développeurs back, mais qu’elles ont un impact direct sur la qualité de leur travail quotidien, et que cela fait aussi partie de leur responsabilité et de la qualité de leur travail.

Katherine Johnson / Roissy
22/10/2021
14:25-15:05

Vous allez présenter votre conférence au sujet de la qualité front pour les devs backs : qu’est-ce qui vous a réunis sur ce sujet ?

L’assurance qualité bien sûr ! Il y a 20 ans le web n’était pas ce qu’il est aujourd’hui, chacun pouvait faire son site web tout seul, avec quelques connaissances. Mais les différentes initiatives partaient un peu dans tous les sens, que ce soit côté navigateurs ou devs. Il était temps de définir des règles, de guider la construction du web. Certain·e·s pionnier·e·s ont montré cette voie vers un web libre, ouvert à tous, facile d’accès, inclusif…

Depuis, le web a grandi, s’est développé, plus ou moins bien, mais les projets web ont gagné en maturité, les métiers se sont spécialisés et la qualité a trouvé sa place et fait ses preuves un peu plus chaque jour. Le projet Opquast et ses 13 000 certifié·e·s en sont la preuve.

Le web est par sa nature innovante et bouillonnante, le théâtre d’expériences et d’innovations incessantes. La formation des devs, back ou front est essentielle pour développer cet outil indispensable aujourd’hui avec le niveau de qualité nécessaire à son épanouissement.

Un expert en qualité et un dev back qui discutent, le sujet est venu de lui-même… Les devs backs pensent ne pas avoir à rendre de comptes aux utilisateurs. Il est temps de leur montrer qu’eux aussi peuvent faire évoluer le web vers plus de qualité !

Elie, tu es un auteur et tu as préfacé de nombreux ouvrages. Peux-tu nous parler de ces expériences ?

Il y a deux points de vue, celui d’auteur et celui de préfacier qui sont assez différents.
Dès le début de mon travail sur l’assurance qualité web, j’ai toujours eu besoin d’écrire pour fixer et faire évoluer mes idées. Cela fait partie de mon fonctionnement au travail. Cet attachement à l’écrit est aussi relié au métier de qualiticien. Dès que l’on travaille sur la notion de qualité on est obligé d’essayer d’objectiver les choses. Il faut donc se mettre à la recherche d’éléments solides et objectifs, idéalement réunis dans un ou plusieurs référentiels. C’est une grande partie de mon travail et finalement, une grande partie de mon travail d’écriture consiste à écrire des référentiels et ensuite à écrire au sujet de ces référentiels. Je me penche notamment sur la façon de les appliquer dans les organisations et de la façon dont les professionnel·le·s peuvent se les approprier. Depuis la création d’Opquast, il y a quelques bonnes idées qui sortent de temps en temps, peut-être une ou deux par an, et au fur à mesure, j’écris et je fais mon chemin et ça s’intègre dans les activités de mes collègues et de mes équipes.

En ce qui concerne le travail sur les préfaces, c’est un exercice totalement différent. Je suis considéré certes comme un des spécialistes de l’assurance qualité, mais comme le sujet touche plein d’autres sujets “expert”, je suis depuis toujours positionné comme un généraliste. Cela me permet de ne pas me substituer aux spécialistes et aux experts tout en étant susceptible d’apporter une vision plus large de sujets spécialisés. Par exemple, lorsque Raphaël Goetter me demande de préfacer son livre sur CSS, ce qui m’intéresse c’est de montrer le rôle de l’objet technique “feuilles de styles” a un impact sur la séparation du fond et de la forme, sur l’ergonomie des sites, sur le processus de production de contenus. Ça a été le cas pour toutes mes préfaces. À chaque fois je me suis demandé comment mettre le contenu du livre dans une vision globale technique, méthodologique, managériale ou temporelle. Je suppose que c’est pour cette raison qu’on m’a beaucoup sollicité pour écrire des préfaces, et pour tout dire j’adore ça.

Elie, en tant que fondateur d’Opquast, quelle est ta plus grande fierté ?

En fonction de mon moral du moment, je peux avoir tendance à regarder tout ce que nous avons fait ou tout ce que nous n’avons pas ou pas encore fait. C’est donc bien le fameux verre à moitié plein et à moitié vide. S’il s’agit de parler de ce dont je suis fier, il y a pas mal de choses quand même. Je suis très content d’avoir créé le modèle VPTCS (Visibilité – Perception – Technique – Contenus – Services), d’avoir produit des référentiels et des outils qui sont utilisés. Je suis très fier d’avoir créé la société Temesis, de l’avoir quittée pour qu’elle puisse vivre sa vie et qu’elle vive effectivement sa vie. Je suis très fier de l’équipe de la société Opquast et des certifié·e·s. Surtout, je suis très fier d’avoir contribué à créer des choses utiles et utilisées, qui me dépassent et qui vivent ou vivront leur vie sans moi.
Cela dit, quand on regarde la réalité en face et ce qui reste à faire, ce que nous avons fait n’est pas grand chose. La fierté c’est très bien pour se faire plaisir et se regarder, mais ça n’a pas grand intérêt pour avancer. Objectivement, si nos modèles, nos référentiels, nos outils et notre certification sont utiles, de bonne qualité et qu’ils font du bien au secteur web, ils sont encore trop largement méconnus au niveau mondial. Il y a donc encore du travail.

Martin, tu as longtemps été parmi les bénévoles actifs de l’AFUP. Quel regard portes-tu sur les évolutions de l’association ?

En tant que membre du bureau, on dépend de l’historique de l’association, la voie est à peu près tracée, mais c’est à nous de continuer et de faire grandir encore plus les ambitions de l’association. Ainsi nous ajoutons notre vision, et nous traçons la voie pour les futurs membres du bureau.

Je suis content de voir que certaines choses mises en place perdurent, les vidéos des conférences ou la pérennisation du poste d’Amélie sont des points forts qui ont permis de faire évoluer l’AFUP et de la mettre en avant avec une communication au top.

C’est ce qui permet aux membres actuels d’avoir une base solide pour innover encore et encore. Cela donne envie de s’investir pour les aider, et même si aujourd’hui je n’en ai plus le temps, j’espère que cela permettra de nouvelles vocations !

Une conférence présentée par

Martin SUPIOT
Martin SUPIOT
CTO de Wenity, Martin est passionné par le web et l'open-source depuis le siècle dernier. Impliqué au sein de l'AFUP et de l'antenne Nantaise ces dernières années il ne rate pas une occasion d'échanger sur ces sujets, autour d'une bière belge de préférence !
Elie SLOÏM
Elie SLOÏM
Président et fondateur d'Opquast, co-auteur du mémento Sites Web : les bonnes pratiques et de l'ouvrage de référence Qualité Web chez Eyrolles, Élie a également préfacé CSS2 par Raphaël Goetter, Eyrolles, Ergonomie Web par Amélie Boucher, Eyrolles, Ergonomie et UX design par Amélie Boucher, Eyrolles, Tri par cartes par Gautier Barrère et Éric Mazzone, Eyrolles, Intégration Web par Corinne Schillinger, Eyrolles, Bonnes pratiques Eco-conception par Frédéric Bordage, Eyrolles, 60 questions pour réussir votre site Web par Jean-Marc Hardy, Dunod, Écrire pour le Web par Muriel Gani, Dunod. Il travaille depuis plus de 20 ans sur la qualité des sites Web, ce qui en fait l'un des pionniers incontestés de cette discipline en plein essor. Monomaniaque de la qualité Web, Élie partage son temps entre le pilotage et l'animation du réseau Opquast, les formations et la participation à des conférences Web (Csun San Diego, DevCon Île Maurice, ParisWeb, Confoo Montréal, Accessibilité Québec, Codeurs en Seine, TuniSeo, Data on the Web London).

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