La parole est aux speakers : Sarah Haïm-Lubczanski
Jusqu’au Forum PHP 2020, retrouvez nos interviews de speakers pour mieux comprendre leur parcours et le sujet qu’ils ou elles aborderont lors de leur conférence !
La conférence
L'open source, ce n'est pas que pour le webPHP est open source. L’open source est un modèle de gouvernance pour les logiciels, mais pas seulement les logiciels ! Connaissez-vous l'open hardware ? Savez-vous ce que la NASA partage sur Github ? Vous avez certainement déjà écouté, ou produit de la musique open source, savez-vous qu’il existe des médicaments open source ? Répliquer une information, et la partager devient rapide et émancipateur, le monde se libère un peu plus. Après une petite plongée dans les principes de partage de l’open source, nous ferons un tour d’horizon des initiatives open source dans d’autres domaines que l’informatique, pour en apprendre un peu plus sur la culture du libre, les rapports de force qui y conduisent, et revenir aux bases du partage. |
Katherine Johnson 23/10/2020 15:15-15:55 |
Est-ce que l’on peut imaginer que l’open-source était déjà présent avant le web ? Aurais-tu quelques exemples dans ce cas ?
Excellente question, à laquelle je réponds durant ma conférence !
Le terme « open source » date de 1998 mais le fait de publier le code ou de le laisser en accès libre est plus ancien.
Pour répondre anti-chronologiquement, le Web a permis une circulation de l’information plus rapide, et notamment le partage du code (texte ou binaire) de plus en plus rapide au fur et à mesure que les débits réseau augmentaient. Le Web a d’abord été accessible à des universitaires et à des militaires, puisqu’Internet a été créé, après ARPANet, comme réseau entre universités américaines. Cependant, avant le Web, on pouvait déjà s’envoyer des supports numériques par courrier postal.
Préalablement au Web, on avait déjà des ordinateurs. Le code pour faire fonctionner ces ordinateurs était fortement lié au matériel composant ces ordinateurs. Chaque développeur-utilisateur pouvait améliorer le logiciel et le modifier, jusqu’à ce que quelques personnes à la fibre commerciale, dont Bill Gates, se rendent compte qu’il y avait moyen de vendre les améliorations et les nouvelles fonctionnalités.
De ce fait, l’open source a été créé en réaction à une extension du droit d’auteur (calqué sur les auteurs de livres) au logiciel, lié par l’appât du gain financier.
Un de tes sujets de prédilection est la documentation. Pourrais-tu nous parler un peu d’open source dans ce domaine ?
Participer à une documentation et utiliser de l’open source sont deux sujets un peu décorrélés, et nullement incompatibles. Le produit peut être open source et la documentation distribuée selon un modèle commercial. Le produit peut être propriétaire et la documentation libre d’accès.
Pour créer une documentation de logiciel open source, mon activité favorite, il me paraît éthiquement logique d’utiliser des logiciels open source. Le pluriel à « logiciels » est de mise, car la documentation d’un logiciel n’est pas isolée du projet de développement, y compris le Manuel Utilisateur (pour l’utilisateur final). On pourra donc utiliser des outils de gestion de projet, de rédaction, de dictionnaires, de traduction, de correction, de relecture qui sont ou non open source.
Les types de licences constituent un sujet à fort débat, notamment avec l’émergence d’outils SaaS basés sur des logiciels open-source (tel que Redis). Quel est ton avis sur ce sujet ?
Le type de licence quand on commence un projet open source ou qu’on crée un projet open source donne le ton. Comme vous le savez, certaines licences permettent de revendre le logiciel, ou d’en tirer des bénéfices, d’autres sont « contagieuses » et obligent le projet utilisant un autre logiciel open source à repartager aux mêmes conditions. Évidemment, quand le repartage aux mêmes conditions ouvertes ne permet pas à votre travail de vous faire manger, c’est une question sur la société capitaliste qu’on pose. Est-ce que le travail fourni et le revenu doivent être proportionnels ?
Et quand les entreprises privées utilisent de l’open source, fondent leurs produits dessus, mais ne reversent rien, ni contribution technique, ni participation financière, c’est une question sur la durabilité. Si vous avez un bol de bonbons, et que tous se servent, sans jamais remettre des bonbons dedans, que va-t-il se passer ?
Le logiciel libre a été une réaction à de l’appropriation, l’utilisation du droit d’auteur et la fermeture du code. En ce qui concerne des outils SaaS, peut-être qu’on doit définir de nouvelles licences, et de nouveaux modèles économiques ?
Une conférence présentée par
Sarah HAÏM-LUBCZANSKI |
Technical Writer après avoir été formatrice, puis développeuse, Sarah Haïm-Lubczanski a toujours préféré le contact des informaticiens spécialistes à celui du grand public, et cela a bien fonctionné puisqu'elle écrit de la documentation de logiciel opensource, Co-fondatrice de l’antenne AFUP Lyon, co-fondatrice de la Game Dev Party et co-organisatrice du premier Coding Goûter lyonnais, elle est engagée dans le tissu associatif local technologique. Elle apprécie d’être à l’initiative de projets qui aident les autres. |
Autres interviews
- La parole est aux speakers : Samuel Rozé
- La parole est aux speakers : Kévin Dunglas
- La parole est aux speakers : Gilles Dowek
- La parole est aux speakers : Hélène Maître-Marchois
- La parole est aux speakers : Estelle Landry
- La parole est aux speakers : Pascal Martin et Martin Supiot
- La parole est aux speakers : Lucas Legname & Maxime Richard
- La parole est aux speakers : Maxime Veber
- La parole est aux speakers : Agnès Haasser
- La parole est aux speakers : Mikael Randy
- La parole est aux speakers : Mathieu Girard
- La parole est aux speakers : Antti Rössi
- La parole est aux speakers : Frédéric Bouchery
- La parole est aux speakers : Jean-Pierre Vincent
- La parole est aux speakers : Benoit Jacquemont
- La parole est aux speakers : Ben Smith
- La parole est aux speakers : Antoine Bluchet
- La parole est aux speakers : Jonathan Van Belle
- La parole est aux speakers : Olivier Dolbeau
- La parole est aux speakers : Karim Pinchon
- La parole est aux speakers : Damien Alexandre
- La parole est aux speakers : Gabriel Caruso