La parole est aux speakers : Agnès Haasser

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Jusqu’au Forum PHP 2020, retrouvez nos interviews de speakers pour mieux comprendre leur parcours et le sujet qu’ils ou elles aborderont lors de leur conférence !

La conférence

Recettes de communication efficace au travail

En galère avec mes jeunes enfants, j'ai acheté des bouquins de communication positive. J'ai été surprise de voir que ça a marché du tonnerre… surtout avec mes collègues ! Laissez-moi vous montrer ce que vous pouvez en retirer, surtout si vous êtes en position de lead ou de management…

Popularisés par la tendance récente de la parentalité positive, ces outils de communication positive et d’intelligence émotionnelle sont pourtant efficaces dans toutes les relations interpersonnelles. J’ai l’impression qu’ils m’ont rendue vraiment meilleure dans mon rôle de lead développeuse (aider des collègues à apprendre, évaluer du code ou des candidats, prendre des décisions difficiles, travailler en équipe parfois sous tension…), et qu’ils m’ont aidée à surmonter mes propres problèmes de stress. Comme ce sont des outils assez simples à mettre en œuvre et qu’ils sont très efficaces, je veux les partager. Pour des relations plus apaisées et efficaces au travail, et pour davantage d’intelligence émotionnelle dans le monde.

Katherine Johnson
22/10/2020
16:25-17:05

Tu t’es récemment lancée dans une nouvelle aventure avec la création de Corelka, pourrais-tu nous parler de ce projet ?

Effectivement, après une dizaine d’années en tant que salariée et une crise de la trentaine assez carabinée, j’ai décidé de franchir le pas et de me lancer en freelance. Ma société Corelka est née début juin 2020. Ce n’était pas mon projet initial, qui consistait à reprendre des études longues pour changer franchement de métier. Mais après réflexion, j’ai préféré jouer « la sécurité » et voir si, quand je suis ma propre patronne, j’arrive toujours à aimer le développement web.

Ainsi, certification Opquast en poche, j’ai monté mon activité de développement web et conseil en qualité web. Je suis actuellement en mode expérimental : le chômage me libère de la pression financière, je peux me permettre de tâtonner et de choisir mes missions en fonction du sens qu’elles ont à mes yeux. J’aimerais à la fois des environnements techniques exigeants en termes d’UX, peu importe la stack, et surtout des missions qui font du bien au monde.

Par exemple, j’ai créé de A à Z le site web d’une psychologue qui partage mes idées sur la non-violence éducative et l’intelligence émotionnelle. Je suis contente à la fois d’avoir travaillé pour quelqu’un de bien, et d’avoir utilisé d’autres compétences que la technique pure. Dans un autre ordre d’idée, j’ai eu quelques prospects écolo pour du développement plus ciblé, et je tourne autour des missions de beta.gouv depuis plusieurs mois…

Bref, ça commence doucement, mais je n’ai pas la pression et j’aime la direction que ça prend.

Un de tes sujets de prédilection est l’expérience utilisateur. Que penses-tu de sa mise en avant dans les projets informatiques ? Est-elle suffisante ?

C’est vrai qu’historiquement je suis la relou de service sur la partie « front » des projets : je me faufile entre deux tâches back pour améliorer la perf de ce bidule-ci, la lisibilité de ce truc-là, l’accessibilité de ce machin… On m’a reproché de faire de la surqualité, je ne suis pas d’accord. On livre un site web qui va atterrir dans le navigateur des utilisateurs, c’est sur cette partie-là, celle qui est perçue à distance, que notre travail est jugé. Or ce sont ces utilisateurs qui font vivre notre business, bien souvent ! Toutes les questions que l’on se pose en tant que dev devraient avoir pour but de résoudre leurs problèmes à eux.

Je trouve que les développeuses et développeurs ont tendance à penser que l’UX n’est pas de leur ressort car ils ne sont pas UX Designers et qu’ils ne font pas les maquettes. Mais l’UX va au-delà de la maquette ! Il y a une flopée de points techniques à comprendre et à maîtriser pour livrer une expérience satisfaisante : des bases en accessibilité, en intégration, en HTTP, en sécurité, en performances serveur… Et au-delà de ça, c’est important d’avoir des bases en ergonomie et de savoir comment travaillent les UX Designers pour comprendre le pourquoi de leurs demandes, et éviter de détruire leur travail.

Oui, ce sujet de la qualité de l’UX est important pour moi, je peux en parler longtemps. On progresse, je vois de plus en plus de certifiés Opquast et d’éveil au sujet, mais je pense que je serai toujours « la relou de la qualité » de quelqu’un. C’est d’ailleurs de là que vient le nom de ma société !

Lors de la publication de notre CFP, tu l’avais relayé en précisant que tu étais disponible pour accompagner des conférencières et conférenciers dans la préparation de leur(s) sujet(s). Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience de coach ?

J’ai donné ma première conférence en 2013, et quelques années plus tard l’antenne lyonnaise de l’AFUP m’a proposé de coacher des nouveaux conférenciers. Ainsi, fin 2016, autour d’un bo bun, j’ai rencontré Claude qui voulait parler de Let’s Encrypt devant un public de lyonnais… Quelques mails et une répétition plus tard, il était lancé !

Coacher des futurs conférencier•e•s, c’est un bon plan. Non seulement je peux voir des bonnes conférences avant tout le monde, mais en plus j’ai la possibilité de donner mon avis pour les transformer en super conférences. Je pense que mes coachés profitent à la fois de mon expérience d’oratrice (grande timide, j’ai eu du mal à débuter mais maintenant j’adore ça) et de mon expérience de spectatrice : je sais ce qui me plaît dans les super conférences que j’ai vues, et je suis capable de critiquer constructivement les mauvaises que j’ai subies.

Le coaching (dans le domaine précis des conférences) demande peu d’imagination : ce n’est pas moi qui propose les sujets, je ne fais que grattouiller vos centres d’intérêt pour voir ce qui vous passionne… ensuite pour la mise en place de la conf je pose toujours les mêmes questions (« que veux-tu qu’ils retiennent en sortant de la salle ? ») et je donne souvent les mêmes conseils de construction du discours (raconter une histoire, donner du concret, plutôt que dire « moi je pense », lire https://speaking.io/ de fond en comble).

Mais comme tout, je préfère coacher sérieusement : je veux consacrer du temps et ma complète attention à mes protégé-e-s sous forme d’entretiens et de répétitions, et… ça demande du temps et de l’attention, qui l’eût cru ? Je ne suis pas 100% satisfaite de moi sur les expériences de coaching où je n’ai pas pu m’entretenir, de visu ou en visio, avec mes protégé•e•s (je pense à Alex qui était satisfait de son coaching, mais moi j’avais l’impression de ne pas en avoir fait assez ^^).

En résumé : appelez-moi si vous voulez donner votre première conf ou en cas de besoin de quelqu’un pour démonter méthodiquement (mais gentiment) votre site web. ♥️

Une conférence présentée par

Agnès HAASSER
Agnès HAASSER
Agnès Haasser est développeuse web depuis 2010, polyvalente voire touche-à-tout avec un penchant marqué pour le beau CSS et le HTML bien construit. Après un petit tour en SSII et en agence web, elle a travaillé 6 ans en startup et a pris son indépendance en 2020. Le reste du temps, elle se déplace à vélo, tweete un peu trop, joue et écrit des histoires, fait grandir des enfants et des tomates, participe à une association de soutien à l'allaitement… et elle arrive de temps en temps à dormir.

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