[:fr]La parole est aux speakers : Damien Cavaillès [:]

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[:fr]Jusqu’à l’AFUP Day 2020, retrouvez nos interviews de speakers pour mieux comprendre leur parcours et le sujet qu’ils ou elles aborderont lors de leur conférence !

La conférence

10 méthodes pour rendre les devs heureux. La 7ème va vous surprendre !

La 7ème va vous surprendre !

Recruter un développeur aujourd'hui ça coûte cher, du coup les entreprises se donnent du mal pour garder un turnover bas (si je vous dis que le plus souvent une startup parisienne à 30 de turnover, ça vous paraît enorme ? Ça l'est). Alors tout le monde se demande "que veulent les développeurs ?", ils cherchent "L'homme qui murmurait à l'oreille des développeurs", et [SPOILER :] Il n'existe pas.

Cette conférence est à sa 3 version majeure. Complètement réecrite et reconçue, la version 2020 est 25% plus fine et 10% plus performante que la version 2017. Vous repartirez avec un framework pour construire votre grille d'évaluation personnelle pour répondre à la question : "Est-ce que je serais heureux•se avec ce job ?".

En ligne
26/06/2020
16:20-17:00

Tu sembles être issu d’un parcours plutôt orienté dev mobile et tu as proposé ta conférence à un événement porté sur le PHP. Pourquoi ?

C’est vrai que dans ma vie professionnelle, j’ai fait beaucoup de mobile. D’une part parce que j’aime beaucoup les systèmes embarqués (j’ai fait de la programmation de PIC en C avant d’apprendre l’objet). Mais j’ai fait aussi beaucoup de projets Web en PHP. Les back-ends de mes premières applis mobiles étaient en PHP 5.x, et ensuite en Rails. J’ai fait des sites web complets en PHP/jQuery à l’époque c’était cool, où on avait pas besoin de compiler son javascript, et où c’était normal de déployer son site web sur un mutu via FTP.

Après, si je viens à l’AFUP c’est parce que la communauté PHP est super agréable et j’ai vraiment envie de passer du temps à rencontrer les participant·e·s de la conférence. Par ailleurs, ma conférence parle de l’environnement de travail des développeuses et développeurs, et pas que de PHP. Au final, tout le monde devrait avoir le droit à un job épanouissant. À quoi bon être un·e dev heureux·se si on travaille avec une équipe marketing blasée, des commerciaux qui font la tronche, des POs déprimés, et des managers et RHs désengagés. J’ai envie de parler de la communauté de professionnel·le·s qui font du logiciel et des systèmes informatiques.

Tu es le fondateur de WeLoveDevs. Peux-tu nous en dire plus sur cette plateforme ? As-tu voulu la créer suite à des expériences de recrutement que tu as vécues dans le passé ?

J’ai surtout créé WeLoveDevs parce que je ne comprenais pas que d’un côté, les entreprises aient du mal à recruter des développeurs·euses, et de l’autre les développeurs·euses ne soient pas à des postes qui leur plaisent. Au début, avec notre premier site web, on a parlé à beaucoup d’acteurs du recrutement, des leaders d’opinions, des gens d’expérience dans ce métier et des développeurs·euses. Ce qu’on a compris, c’est que les développeurs·euses manquaient de contenu sur les entreprises. Quand tu vas à la Fnac pour acheter une GoPro, il y a eu du marketing pour te donner envie d’aller dans ce magasin et acheter ce produit. En matière de recrutement, ce marketing est absent. On est sollicité par des recruteurs sur Linkedin, sans qu’on y soit disposé.

Notre mission c’est d’aider les entreprises à être plus transparentes, à communiquer l’expérience des collaborateurs, afin d’attirer des collaborateurs et collaboratrices qui leur correspondent, qui on sincèrement envie de les rejoindre. Notre conviction, c’est que ces contenus aident les gens à réfléchir aux jobs qu’ils voudraient avoir, et à trouver par eux-même l’entreprise où ils seront heureux. Et nos clients sont des entreprises qui partagent cette conviction et pensent que les développeurs·euses heureux·ses dans leurs entreprises font des meilleurs logiciels, de meilleurs applications, avec des clients qui sont plus satisfaits et des collègues plus heureux également 🙂

Aujourd’hui ça fait 4 ans d’activité. Sur le site web WeLoveDevs.com on a plus de 1600 entreprises, qui postent des annonces et approchent des candidat·e·s dans le vivier. En 2019, on a fait presque 2000 mises en relation entre un·e développeur·euse et une entreprise. On estime que cela a mené à plus de 300 recrutements. Et je suis sûr que ce sont tous des recrutements « heureux » 🙂

Comment imagines-tu l’évolution des process de recrutement dans les mois/années qui viennent ?

Sur les dernières années dans le recrutement IT, on a découvert l’approche directe et le scrapping. C’est à dire que trouver les coordonnées des développeurs·euses sur internet c’est pas compliqué, en contacter 60 dans la journée, c’est possible. Et sur 60, y’en a statistiquement au moins un ou deux qui seront intéressés pour échanger. C’est quelque chose qui peut s’externaliser, se faire en cabinet.

Je pense que le futur du métier de recruteur dans les entreprises du numérique, c’est plus une fonction interne. Avec des recruteurs qui prennent le temps de représenter leur entreprise correctement. Et dont le cœur de mission est de créer du lien avec les personnes qui seront collaboratrices dans l’entreprise d’ici 3 à 5 ans. Concernant le marché de l’emploi, il a déjà changé. On n’est plus obligé de faire 2/3 ans en SSII avant d’aller chez le client. En fait, les entreprises internalisent les compétences, parce qu’elles sont nécessaires à leur transformation digitale. L’époque des numérisants d’un côté et des numérisés de l’autre, c’est bientôt fini. Le monde du service va se restructurer. Certaines entreprises de service ont une force irréfutable, elles sont capables de proposer des parcours de carrière pertinents aux développeurs·euses, parce qu’elles comprennent et considèrent vraiment bien le métier.

Je pense aussi qu’une nouveauté pour les entreprises du Numérique va être le recrutement suite à une reconversion ou l’apprentissage. L’apprentissage d’une part parce qu’on est un métier artisanal, et les artisans, les compagnons, ont toujours eu à cœur l’apprentissage qui fait monter en compétence autant le·la tuteur·rice que l’apprenti·e. La reconversion parce qu’on a la chance d’être un métier qui peut s’apprendre après n’importe quel métier. Et dans chaque domaine du développeur, sa connaissance de l’industrie, du secteur, du fonctionnel, en un mot, du métier fait la différence. Entamer une reconversion c’est difficile, c’est une démarche compliquée, ça demande beaucoup de souplesse. Et les gens qui font ce type de parcours ont souvent de fortes qualités humaines, et une grande adaptabilité qui est essentielles pour les entreprises du numériques.

Une conférence présentée par

Damien CAVAILLÈS
Damien CAVAILLÈS
Damien Cavaillès peut être considéré comme un des développeurs incontournables quand on parle de sujets RHs. Son ambition est de chambouler le recrutement des développeurs. Selon lui “vu que le marché est tendu, il devrait être facile pour un·e dev de trouver par lui-même une entreprise où il/elle sera heureux·se.” Issu de l’ISEN, il cofonde WeLoveDevs en 2015 et n’hésite pas à déconstruire l’imagerie du métier de développeur·euse informatique pour la réconcilier avec le recrutement. . Novateur, inspiré et inspirant, il participe à de nombreuses conférences tech dans toute la France. Damien fédère par sa gentillesse, sa curiosité et son honnêteté qui, bien que parfois désarmante, permet de pointer le focal là où il est nécessaire de voir ce qui doit être mis en lumière.

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